« Sur ces quarante-trois – je ne sais pas comment dire ; disons : hommes, quand même – sur ces quarante-trois hommes, il n’y a plus rien de vrai : ni cœur, ni sens, ni vu, ni odorat, ni goût. Ce sont les nouveaux habitants de la nouvelle planète de la misère et du malheur des corps. Les bêtes sauvages sont admirables. Un renard saute deux mètres en hauteur, tant qu’il veut. Le cœur d’un oiseau est une merveille. Le poumon des canards sauvages est une joie et une richesse formidable pour le canard. La société construite sur l’argent détruit les récoltes, détruit les bêtes, détruit les hommes, détruit la joie, détruit le monde véritable, détruit la paix, détruit les vraies richesses ».
Jean Giono, (1937) Les Vraies Richesses, Grasset, p. 25.