Baudrillard: un monde indifférent

« L’indifférence, c’est d’abord celle d’un monde sans qualité, du monde de plus en plus indifférencié qui nous entoure, celui où se vit et se raconte n’importe quoi ; et raconter n’importe quoi à quelqu’un, c’est le transformer en n’importe qui. Cette indifférence-là, c’est celle du désert au sens négatif. Celle dont je parle, l’indifférence profonde du désir, c’est le désert de l’âme, à qui l’absence de qualité donne une qualité rare. Rendre quelqu’un indifférent à lui-même, lui faire perdre sa propre différence, le déposséder de son rôle d’acteur, le déstabiliser dans sa position de sujet responsable… C’est une stratégie. »

Jean Baudrillard, Paysage sublunaire et atonal, in Le pardon, Ed. Autrement, série morales, numéro 4. 1991, p. 34.

Laisser un commentaire